Erwin ROMMEL, OMBRES et LUMIÈRES

Le Général PACHABEYIAN Jean-François, de la promotion de Saint-Cyr Maréchal BUGEAUD, Président de la Section du Tarn-et-Garonne de la Société d’entraide de la Légion d’honneur, membre titulaire à l'Académie des Sciences - Belles lettres - Arts - Encouragement de Montauban a ouvert l’année 2010 de l'Académie de Montauban par une conférence sur le thème Erwin ROMMEL, OMBRES et LUMIÈRES, Maréchal du IIIe Reich.

 

La légende de ce guerrier chevaleresque, issu d'une famille rhénane et bourgeoise, s'est bâtie sur tous les fronts où il a combattu. Le mérite du conférencier a été de montrer au nombreux public les différentes facettes de Rommel : le tacticien, le stratège. Sa "guerre sans haine", ses rapports avec le nazisme.

 
 

Dès la Première Guerre mondiale, le jeune officier se signale sur les fronts de France et de Roumanie. Sa méthode d'attaque est fondée sur l'infiltration dans le dispositif adverse.

Plus tard en Italie, à Caporetto, il capture en une seule nuit 150 officiers, 10 000 soldats et 80 canons. Déjà, il attire l'attention d'un ancien combattant nommé Hitler.

En février 1940, Rommel reçoit le commandement de la 7ème division blindée. Le 10 mai, l'offensive allemande lance le plan d'attaque de la Hollande et de la Belgique. Le 17 mai, Rommel engage la deuxième phase de la bataille de France (Somme, Seine). Son bilan est impressionnant, ruinant les forces françaises, au point qu'Hitler lui rendra visite sur le front pour le féliciter.

C'est en Libye, où il enrôle les forces italiennes, qu'il le démontre. Fidèle à ses habitudes, il se porte chaque fois en première ligne pour galvaniser ses troupes, ce qui lui vaudra le surnom de "Renard du désert" que lui donneront les Britanniques. Il attaque toujours, ceci afin d'empêcher les Anglais de se renforcer et surtout garder l'initiative, ce qui est important pour garder le moral et celui de ses troupes. Avec la bataille de Gazala et la prise de Tobrouk, il connaît son heure de gloire. Alors, Hitler lui expédie son bâton de maréchal, mais il écrit à sa femme qu'il aurait préféré « recevoir une division blindée en renfort !». C'est en Libye, lors des batailles d'El Alamein, que tout va se jouer pour Rommel. Pour l'Allemand, la destruction de l'ennemi ne peut s'obtenir que par la percée du dispositif, la manœuvre sur les arrières, l'encerclement et la réduction. Pour l'Anglais Montgomery, il s'agit d'attirer l'ennemi dans des combats violents pour l'obliger à engager ses réserves et user ses ressources. Rommel perdra in fine les batailles et l'admirateur d'Hitler prendra peu à peu ses distances à l'égard du régime dont la vraie nature se révélera ensuite progressivement à ses yeux.

Fin 1942, commence la retraite définitive de la Panzerarmée Afrika vers Tunis.

 

Le 9 mars 1943, Rommel quitte définitivement le continent africain, Hitler ayant voulu éviter la honte de la capitulation à son plus célèbre maréchal. Il continuera cependant en 1944 sa carrière de commandant lors des opérations de débarquement que déclencheront les Alliés. Commandant du groupe d'armées « B », Rommel fait preuve d'une passivité surprenante ; il n'est plus l'homme des initiatives audacieuses. Blessé en juillet 1944, la guerre est désormais terminée pour lui. La campagne de Normandie n'a rien ajouté à la gloire du maréchal.

Il est indéniable que la popularité de Rommel tient pour une part au titre de son livre de mémoires "La guerre sans haine". Sur la bataille de Bir Hakeim, par exemple, Pierre Mesmer, capitaine à la Légion étrangère, écrira :

" Ici, la guerre est sans bavures : peu de réfugiés sur les routes, pas de villages détruits, pas de récoltes qui brûlent. Les malheurs de cette guerre ne frappent que les guerriers. C'est pourquoi, la guerre du désert, si dure au corps, ne salit pas les âmes".

 

Quant aux rapports de Rommel avec le nazisme, si le maréchal n'a jamais caché son admiration pour Hitler, il n'était pas nazi sur le plan de l'idéologie ; mais il considérait Hitler comme le sauveur de l'Allemagne. A la fin de la guerre, lorsque celle-ci a été perdue, il s'est rendu compte qu'Hitler n'était plus le « guide » infaillible qu'il admirait depuis plus de dix ans.

Au total, Rommel a été un remarquable meneur d'hommes, possédant les qualités d'un grand chef et un sens tactique hors du commun.

Il restera dans l'Histoire comme l'un des plus grands généraux de la Seconde Guerre mondiale avec les ombres et les lumières que cela peut comporter.

 


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