Décès du Colonel Charles ZOPPIS

Le Colonel Charles ZOPPIS s’est éteint dans sa quatre-vingt-septième année à Montauban, le lundi 13 septembre 2010.

Sa famille et ses nombreux amis l’ont accompagné lors de la cérémonie de ses obsèques, le 15 septembre en l’église de Saint Thérèse de Montauban. . La communauté militaire a montré son amitié envers leur camarade disparu et son soutien à la famille par sa participation importante.  Madame ZOPPIS était absente car elle était hospitalisée aux urgences . Les associations  auxquelles appartenait le Colonel, souvent comme vice-président, étaient présentes avec leur Président . 

Le Général Alain GAUTIER a prononcé son éloge funèbre :

Insigne des goums marocains

 

Madame ZOPPIS ainsi que vos enfants, vous avez souhaité qu’en tant qu’ami très proche de votre mari, je retrace la carrière militaire du Colonel Charles ZOPPIS.

C’est d’autant plus un honneur que j’avais une très haute estime pour mon ancien ; ses conseils toujours plein de sagesse et de bon sens étaient très appréciés dans les moments difficiles. Il était toujours présent dans l’organisation de toutes les activités de nos associations.

C’est donc aux noms de la Section d’« Entraide de la Légion d’honneur », de « l’association des officiers de carrière en retraite », de « l’association des officiers de réserve » et des « anciens enfants de troupe » que je vais parler de mon ami, de mon camarade depuis plus de 35 ans.

Charles ZOPPIS est né le 22 février 1923 à SOUK-AHRAS en Algérie, pays de Saint AUGUSTIN – Thagaste comme il aimait le rappeler.
Malheureusement, il perd son père à l’âge de 2 ans, mort des suites de la guerre de 1914-1918 ; il est alors pupille de la Nation.

Il a 13 ans quand il part comme élève à l’Ecole Prémilitaire de BILLON, puis d’AUTUN en France. C’est déjà le commencement d’une vie militaire qui sera très bien remplie.

A 19 ans, il s’engage dans la Gendarmerie (la 13ème Légion à Maurs dans le Cantal), et, un an après, il entre au maquis « Victoire ».
 Déjà, il se fait remarquer par sa bravoure.

-           En tant que gendarme, il reçoit une première lettre de félicitations, je cite :
« Le 21 mars 1944, après de longues et difficiles recherches, a réussi, avec deux autres gendarmes, à arrêter deux dangereux malfaiteurs dont les agissements causaient une grande émotion dans la région ».

-          Dans le maquis « Victoire », sergent sous le nom « ARRAS », il est cité à l’ordre du Corps d’armée donnant droit au port de la Croix de guerre, je cite :
« Sous-officier d’une tenue exemplaire, le 3 août (1944) lors des engagements qui ont précédé la libération de Lyon, n’a pas hésité à pénétrer audacieusement dans une maison tenue par les Allemands, a fait 10 prisonniers et récupéré leur armement ».

Incorporé au 152ème  RI, en octobre 1944, il prend part aux combats de la boucle du DOUBS. En avril 1945, il participe à la prise de STUGGART.

En juillet 1945, il rejoint l’Ecole Militaire Interarmes de COËTQUIDAN pour devenir officier.
À sa sortie, il commence une présence de plus de 14 ans et sans discontinuité, en Afrique du Nord. Jeune marié, en octobre 1946, il sera accompagné de son épouse, institutrice, dans toutes ses garnisons ou postes dans le bled, dépourvus de tout confort. Ses enfants y naîtront. Ils formeront ainsi une famille très resserrée et aimante.

De janvier 1947 à septembre 1956, il est détaché aux Affaires Etrangères pour servir aux Services Spéciaux du Maroc. Il est également Officier des Affaires indigènes et Commandant de Goum marocain. À ce titre, il participe en 1954 aux opérations de Tunisie et en 1955, au maintien de l’ordre en Algérie, dans le secteur de TÉBESSA.

Il est promu au grade de Capitaine en juillet 1955.

 

Cne ZOPPIS en 1954

De septembre 1956 à mai 1961, il est détaché à CONSTANTINE, hors cadre en mission, au titre du ministère de l’Intérieur à la disposition du Gouverneur général d’Algérie. Il est affecté aux services des Liaisons Nord-Africaines, puis aux Affaires algériennes. Il est chef de la section des Affaires de Statut local et Chef de la S. A. S. de DJIDJELLI.

Il est alors nommé Officier des Affaires Algériennes de Classe exceptionnelle.

En juin 1961, il finit son séjour en Afrique du Nord et rentre en France, affecté au camp de SOUGES, le 57ème RI, comme adjoint au Chef de Corps, puis comme Directeur de l’instruction.

Il est promu Chef de Bataillon en janvier 1964.

Il est rayé des cadres, sur sa demande, en octobre 1966.

Les appréciations obtenues à ses différentes fonctions à haute responsabilité, soulignent sa compétence et le caractère remarquable de ses actions.
Sa réussite totale et son courage, aussi bien en tant que sous-officier qu’officier, lui ont valu :

-          La Croix de guerre 1939-1945 avec citation à l’ordre du Corps d’armée ;

-          La Croix de la Valeur militaire avec 3 citations à l’ordre de la Division ;

-          La Croix du Combattant volontaire.

Il est Officier de la Légion d’Honneur.

Après avoir quitté l’Armée d’active, il s’engage totalement dans la Réserve où il prendra, en tant que Colonel, le commandement du 143ème RID (unité de réserve du Tarn-et-Garonne et du Lot).

Simultanément, il commence une deuxième carrière dans le civil comme cadre technique puis, administratif à la Coopérative Laitière Montalbanaise.
Mais, il s’investit également:

-          dans la vie associative civile – Membre fondateur de l’association des Parents d’Élèves pour le Tarn-et-Garonne, Secrétaire de l’association culturelle et sportive de Saint-Michel, Secrétaire de l’Union sportive Montalbanaise Omnisports, Secrétaire-trésorier de la section Escrime de l’USM.
Ses actions seront récompensées par les « Palmes académiques » et la « Médaille de la Jeunesse et des Sports ».

-          dans la vie de la communauté catholique de son quartier – l’église et la paroisse de Sainte Thérèse. IL est responsable, avec son épouse, de la préparation au mariage.
Ses actions seront récompensées par la « Médaille d’Or du Service diocésain ».

 

Cdt le 143 RID

Lors de sa mise à la retraite de Tempé Lait en 1983, nous pouvons dire qu’il commença une troisième carrière totalement consacrée à la vie associative et sociale, voire caritative, aussi bien militaire que civile. Il ne comptait pas ses heures, ne tenait pas compte de sa fatigue pour aider tout particulièrement les personnes âgées, en particulier les veuves de camarades en difficultés administratives ou autres.

Sachez chère Madame ZOPPIS, vos enfants, vos petits-enfants et arrière-petits-enfants, que nous partageons votre peine. Mais si cela peut l’atténuer, votre mari, votre papa, votre grand-père était un homme dévoué, généreux, un ami fidèle, en un mot, un homme de bien.

Vous pouvez être fier de lui.

Mon Colonel ZOPPIS, mon ancien, nous vous disons Merci et Adieu.