Décès du Général André GONNET

Officier de la Légion d’honneur – Commandeur de l’ordre national du Mérite.

Décédé le 13 novembre 2012

 

 

Mon Général,
Il me revient de vous rendre le dernier hommage de la Société des Membres de la Légion d’Honneur, des Membres de l'Ordre National du Mérite et de l’Association Nationale des Officiers de Carrière en Retraite, mais aussi de toutes les associations auxquelles vous avez appartenues pendant de longues années.
Vous êtes né le 20 mars 1922 à Alger.
Après une jeunesse, que j’imagine ardente et généreuse et une brillante scolarité au Prytanée militaire déplacé à Briançon en raison des vicissitudes de la guerre, vous réussissez le concours d’entrée à Saint-Cyr en juin 1943 et vous êtes rattaché à la 130ème promotion de Saint-Cyr « Veille au Drapeau ». Mais jeune soldat de la classe 22, vous refusez d’être incorporé dans l’armée d’occupation et vous vous évadez de France en septembre 1943. Vous traversez l’Espagne et vous souscrivez à Casablanca un engagement volontaire de trois ans, pour la durée de la guerre. La médaille des Evadés vous sera attribuée ultérieurement.
Vous êtes incorporé au 2ème Dragon le 23 octobre 1943.
Le hasard de l’histoire et les circonstances troubles de cette époque vous feront embrasser une carrière militaire prestigieuse.
Nommé Brigadier en avril, vous êtes envoyé à l’Ecole des Elèves Aspirants à Cherchell le 1er mai 1944. Nommé Aspirant le 20 octobre, vous êtes affecté au Régiment d’infanterie Coloniale du Maroc et c’est au sein de cette brillante unité, à la tête de votre peloton, que vous participez à la Campagne de France et à la libération de l’Allemagne, au cours de laquelle vous serez blessé très grièvement par balles.
Votre conduite exemplaire sera récompensée par une citation à l’ordre du Corps d’armée, en date du 29 juin 1945 du Général de Lattre de Tassigny, commandant la 1ère Armée.
Je vous lie cette citation : « jeune aspirant qui dès ses premières armes, a fait preuve du plus grand sang-froid et d’un courage exemplaire. Le 4 avril 1945, lors de la prise d’Ettlinger, s’est hardiment engagé à la tête de sa patrouille dans un quartier de la ville non reconnu et infesté d’ennemis. A été grièvement blessé en entraînant ses hommes à l’assaut d’un nid de résistance. Cette citation comporte l’attribution de la croix de guerre de 39/45 avec étoile de vermeil ».
Le 8 août 1945, vous êtes nommé sous-lieutenant d’active, au titre de Saint-Cyr, avec effet rétroactif au 1er octobre 1944.
En octobre 1945, vous embarquez pour l’Indochine, pour un séjour de deux ans, et toujours au sein du 4ème escadron de votre régiment : le Régiment d’infanterie Coloniale du Maroc, qui sera quasiment de toutes les opérations et entre autres les opérations de contrôle en Cochinchine, en Sud Annam et au Tonkin.
Vous êtes nommé Lieutenant le 1er octobre 1946.
De retour en France fin 1947, vous rejoignez pour une courte période le Régiment Colonial de Chasseurs de Chars en Allemagne, que vous quittez en janvier 1949 pour un séjour de trois ans à Madagascar.
Profitant d’un court répit, vous épousez Madeleine de Ligondès le 14 janvier 1948. De cette union sont nés trois enfants, ici présents …

Vous êtes nommé Capitaine le 1er octobre 1952.
De retour en Allemagne, vous prenez le commandement du 1er Escadron du Régiment Colonial de Chasseurs de Chars jusqu’en juillet 1953, avant de réembarquer pour la Côte d’Ivoire où vous prenez le commandement de l’escadron de reconnaissance jusqu’en janvier 1956.
En juin 1956, vous rejoignez le Régiment d’infanterie Coloniale du Maroc en Algérie et vous prenez le commandement du 3ème Escadron que vous quittez un an après, après avoir participé à toutes les opérations de maintien de l’ordre de votre unité pendant cette période intense, entre autres dans l’Ouest Oranais.
Trois citations, dont une à l’ordre de l’Armée, viendront récompenser votre action et votre engagement à la tête de votre escadron.
En 1959, après trois années en Algérie, vous rentrez en Métropole et rejoignez l’Ecole Spéciale Militaire Interarmes à Coëtquidan.
Chef de Bataillon en juillet 1961, vous êtes admis à la 76ème promotion de l’Ecole Supérieure de Guerre en avril 1962, pour une scolarité de deux ans.
En juin 1964, jeune breveté, vous embarquez pour Cotonou, au Dahomey et vous prenez le commandement du 41ème Groupement motorisé.
Affecté à votre retour, en 1965, à l’Ecole d’Application de l’Infanterie, dans un premier temps à Saint-Maixent puis à Montpellier, vous occupez la fonction d’adjoint instruction de la Division de Perfectionnement avant de prendre le commandement du 4ème groupe du Groupement de Perfectionnement des Officiers.
Le 11 août 1969, vous prenez le commandement du 33ème Régiment d’Infanterie de Marine à Fort de France, en Martinique, jusqu’en août 1971.
Nommé Colonel le 1er novembre 1971, vous êtes affecté à l’Ecole d’Etat-major où vous occupez le poste de directeur-adjoint jusqu’en 1973. Détaché à l’issue au Secrétariat d’Etat aux Affaires Etrangères chargé de la Coopération, vous réembarquez une dernière fois mais cette fois-ci en direction du Sénégal, en qualité de Conseiller militaire auprès du Président Léopold Senghor, jusqu’en juillet 1977.
Après une dernière affectation à l’Inspection des Troupes de Marine au poste d’adjoint au Général inspecteur, vous êtes rayé des cadres le 23 mars 1979 et nommé dans la 2ème section du cadre des officiers généraux au grade de Général de Brigade.
Une carrière exemplaire après une évasion du territoire français, 36 années sous l’uniforme dont 22 en dehors de la France, en opération ou Outre-mer, 3 conflits majeurs auxquels vous avez participés activement, la seconde Guerre Mondiale, l’Indochine et l’Algérie. Et au final, le képi orné de feuilles de chêne …
De retour à Montech, vous vous investissez dans le domaine de l’entraide à la tête du comité de Castelsarrasin de la section des membres de la légion d’honneur, poste que vous allez occuper pendant plus de 20 ans.
Officier de la légion d’honneur depuis 1971, Commandeur de l’Ordre National du Mérite en 1983, titulaire de la Croix de guerre 39/45 avec étoile de vermeil, de la valeur militaire avec trois citations, dont une palme et de la Médaille des Evadés, Croix du combattant volontaire 39/45 et Commandeur de l’Ordre National du Lion du Sénégal, le Général André Gonnet restera un exemple pour les générations futures.
Cher André, chère Madeleine,
Avec Marie-Françoise je tenais à vous redire l’amitié affectueuse que vous avez liée avec mes beaux-parents et votre présence aux fêtes familiales sont aux souvenirs de notre histoire.
Vous nous avez donné l’exemple d’un couple toujours à l’écoute l’un de l’autre, et jusqu’à la fin.
On ne vous oubliera pas.

Ėloge prononcé par le Lieutenant-colonel (er) BEZARD FALGAS


 

 

 

 

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