Montauban, ville d’Art et d’Histoire,
maintenant de Mémoire.
Merci, d’avoir pensé à honorer le passé,
mémoire encore vivante.
Ce giratoire, dédié aux Harkis, et donnant
accès à l’avenue de la Première Armée, est tout un symbole.
Il faut se souvenir que la 1ière
Armée française, qui a participé à la guerre de libération de la
France, était composée en majorité de régiments de l’Armée d’Afrique.
Ce giratoire représente aussi le globe
autour duquel, de 1830à 1962, l’Armée d’Afrique avait été engagée :
Mexique, Europe, Asie, Afrique, Crimée, Moyen-Orient, Indochine.
De tout temps, il y avait, à côté des
formations régulières, des auxiliaires, supplétifs, issus des
populations indigènes.
C’était l’une des constantes du Maghreb :
Fournir des combattants volontaires.
Ainsi, pendant la guerre d’Algérie, de 1954
à 1962, à côté des formations régulières, il y avait des supplétifs,
dont les missions étaient variées et dépendant :
-
soit des autorités civiles,
-
soit des autorités militaires.
Ils étaient plus de 600 000 à servir sous la
bannière tricolore
En termes journalistiques, ils furent
appelés Harkis :
- à 80% issus des anciens
militaires,
- certains avaient moins de 18 ans.
De part leurs connaissances du terrain,
souvent utilisés en éclaireurs, ils ont participé à la neutralisation
des éléments rebelles, épargnant ainsi de nombreuses vies aux
contingents métropolitains.
Ils se sont totalement engagés dans la lutte
contre le Front de Libération National (F. L. N.), croyant aux
promesses, hélas, ils ont été comme les autres oubliés.
Le 19 mars 1962 fut une tragédie pour eux et
leur famille, désarmés – abandonnés, ils furent ainsi livrés aux
nouveaux maîtres, sanguinaires, sans foi ni loi, assoiffés de pouvoir.
Il y eu 150 000 à 200 000 assassinats.
Les survivants n’avaient d’autre choix que
la valise clandestine ou le cercueil.
Ils n’étaient pas les bienvenus en
Métropole. Mais sous la pression des évènements, les rescapés furent
accueillis dans des camps où ils vécurent misérablement, oubliés voire
ignorés pendant longtemps.
En 1975 – 1976, la révolte des jeunes
descendants de ces serviteurs de la Patrie, a été le déclic amenant le
réveil des autorités sur les conditions inacceptables dans les quelles
ils étaient maintenus.
44 ans après la fin de la guerre d’Algérie,
nombreux sont ceux qui se heurtent encore à l’administration qui remet
en cause leurs engagements passés et leurs droits. Aujourd’hui, les
rangs se sont éclaircis laissant derrière eux des familles dans
l’angoisse, parfois sans ressources et des enfants au chômage.
Contrairement à ce qui a été dit par un
certain personnage devant le mémorial de Verdun, et qui a apprécié les
bienfaits de l’hôpital du Val de Grace ainsi que devant le monument aux
morts de Montpellier :
Les harkis ne sont ni des collabos, ni des
traitres, ni des sous-hommes, mais des combattants qui sont fiers de
leurs engagements et fiers d’être Français.
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