Brèves

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Devoir de mémoire envers les Harkis

 

 

        A l’occasion de la journée d’hommage national aux harkis, le 25 septembre 2006, une plaque a été dévoilée au carrefour de la rue Dunan et de la rue de la 1ière Armée. Désormais, ce carrefour porte le nom de Giratoire des Harkis honorant ainsi nos anciens compagnons d’arme oubliés par l’histoire.

    

 

Le Président de la fédération départementale des harkis, anciens combattants et victimes de guerre, rapatriés, le Colonel IOUALALEN, lors de l’inauguration solennelle du giratoire des Harkis, en présence de Monsieur le  Préfet de Tarn et Garonne et de Madame  la Député Maire de Montauban a prononcé le discours suivant :

 

Montauban, ville d’Art et d’Histoire, maintenant de Mémoire.

Merci, d’avoir pensé à honorer le passé, mémoire encore vivante.

Ce giratoire, dédié aux Harkis, et donnant accès à l’avenue de la Première Armée, est tout un symbole.

Il faut se souvenir que la 1ière  Armée française, qui a participé à la guerre de libération de la France, était composée en majorité de régiments de l’Armée d’Afrique.

Ce giratoire représente aussi le globe autour duquel, de 1830à 1962, l’Armée d’Afrique avait été engagée : Mexique, Europe, Asie, Afrique, Crimée, Moyen-Orient, Indochine.

De tout temps, il y avait, à côté des formations régulières, des auxiliaires, supplétifs, issus des populations indigènes.

C’était l’une des constantes du Maghreb : Fournir des combattants volontaires.

Ainsi, pendant la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962, à côté des formations régulières, il y avait des supplétifs, dont les missions étaient variées et dépendant :

-          soit des autorités civiles,

-          soit des autorités militaires.

Ils étaient plus de 600 000 à servir sous la bannière tricolore

En termes journalistiques, ils furent appelés Harkis :

-          à 80% issus des anciens militaires,

-          certains avaient moins de 18 ans.

De part leurs connaissances du terrain, souvent utilisés en éclaireurs, ils ont participé à la neutralisation des éléments rebelles, épargnant ainsi de nombreuses vies aux contingents métropolitains.

Ils se sont totalement engagés dans la lutte contre le Front de Libération National (F. L. N.), croyant aux promesses, hélas, ils ont été comme les autres oubliés.

Le 19 mars 1962 fut une tragédie pour eux et leur famille, désarmés – abandonnés, ils furent ainsi livrés aux nouveaux maîtres, sanguinaires, sans foi ni loi, assoiffés de pouvoir.

Il y eu 150 000 à 200 000 assassinats.

Les survivants n’avaient d’autre choix que la valise clandestine ou le cercueil.

Ils n’étaient pas les bienvenus en Métropole. Mais sous la pression des évènements, les rescapés furent accueillis dans des camps où ils vécurent misérablement, oubliés voire ignorés pendant longtemps.

En 1975 – 1976, la révolte des jeunes descendants de ces serviteurs de la Patrie, a été le déclic amenant le réveil des autorités sur les conditions inacceptables dans les quelles ils étaient maintenus.

44 ans après la fin de la guerre d’Algérie, nombreux sont ceux qui se heurtent encore à l’administration qui remet en cause leurs engagements passés et leurs droits. Aujourd’hui, les rangs se sont éclaircis laissant derrière eux des familles dans l’angoisse, parfois sans ressources et des enfants au chômage.

Contrairement à ce qui a été dit par un certain personnage devant le mémorial de Verdun, et qui a apprécié les bienfaits de l’hôpital du Val de Grace ainsi que devant le monument aux morts de Montpellier :

Les harkis ne sont ni des collabos, ni des traitres, ni des sous-hommes, mais des combattants qui sont fiers de leurs engagements et fiers d’être Français.

 

Une deuxième cérémonie a eu lieu une heure plus tard à la stèle des Harkis du cours Foucault. Le Colonel IOUALALEN y déposa une gerbe.

Des membres de l’ANOCR du Tarn et Garonne ont également participé à ces deux cérémonies voulant montrer ainsi leur appui à l’action de leur camarade et leur attachement au devoir de mémoire envers leurs anciens compagnons d’arme.

 

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