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Abbaye de BELLEPERCHE |
Bibliographie : site internet du Conseil général
Mercredi 28 septembre, « à matines », nous étions 75 sur le terre-plein de l'abbaye de Belleperche, à la surprise des organisateurs de la sortie qui n'escomptaient que 30 à 40 participants, selon l'effectif des années précédentes.
Monsieur GARRIC, membre de l'académie de Montauban et conservateur de l'abbaye, nous a chaleureusement accueillis sans être effrayé par notre nombre, faisant remarquer seulement qu'il devrait élever la voix (sous entendu qu'il espérait que l'auditoire serait attentif et silencieux).
Avant de commencer la visite, Monsieur GARRIC, nous installa au mieux autour de la maquette représentant l'abbaye du temps de son occupation par les moines au XVI°siècle, afin de nous faire l'historique de ce haut lieu.
A savoir :
Vers 1130 - 1140, une famille de chevaliers, les Argombat, fonde un petit monastère privé à 9 km de l'emplacement actuel de l'abbaye. En 1143, ils souhaitent affilier cette structure à l'ordre de Cîteaux pour donner naissance à un grand établissement monastique (dont les bénéfices seraient plus importants !). Pour ce faire, la communauté doit être transférée sur le site actuel, en bordure de Garonne, afin d'être approvisionnée en eau et de disposer de voies de communication.
Belleperche devient ainsi l'une des trois plus riches abbayes cisterciennes du Sud de la France, par sa politique foncière judicieuse (elle posséda de 8 à 9000 hectares de biens) et la spécialisation de son agriculture : vignoble, élevage des bovins, des chevaux et des mules.
Entre 1253 et 1287, les moines participent au développement des campagnes en organisant un groupe de neuf bastides dont subsistent aujourd'hui Larrazet, Cordes, Donzac, Garganvillar, Angeville, Montaïn.
Belleperche se tient à l'écart de la croisade contre les Cathares et continue de s'enrichir.
Affaiblie par la guerre de Cent Ans, elle se redresse à la fin du XVe siècle, mais les guerres de Religion l'amènent au bord de la ruine.
En fin d'année 1572, des hommes d'armes occupent le monastère, puis l'abandonnent en l'incendiant. L'abbaye rétablit sa position au XVIIe siècle. Elle s'ouvre largement à la vie laïque et développe la fonction hôtelière. Belleperche reste un « bénéfice » lucratif pour ses abbés, et les moines sont de confortables rentiers du sol.
L'accueil des hôtes de marque est accentué avec la création d'une vaste hôtellerie. Belleperche est alors renommée pour la qualité de son séjour, sa cuisine et son hospitalité « splendide et généreuse » selon le maréchal duc de Richelieu, célèbre bon vivant.
Les moines quittent les lieux en février 1791.
Acquise aux enchères par un négociant, Belleperche devient alors un bien privé pour près de deux siècles.
En 1983, alors qu'elle est menacée de devenir une discothèque, le Conseil Général de Tarn-et-Garonne s'en porte acquéreur, lui ouvrant ainsi la voie du renouveau.
Après ce rappel historique fort riche et très complet, Monsieur GARRIC commença la visite de l'abbaye faisant le point des travaux déjà réalisés ou en cours, en détaillant parfaitement les périodes de construction depuis l'origine et en précisant leur originalité.
Belleperche était très dégradée lorsque le Conseil Général en devint propriétaire. Le préau du cloître était une cour de ferme, encombrée de hangars en parpaings, les galeries elles-mêmes, murées et cloisonnées ayant servi d'étable, d'écurie, de garage. Le bâtiment central s'avérait un peu moins ruiné mais son état empirait. Quant à l'hôtellerie, sa toiture menaçait tout bonnement de s'écrouler.
Les travaux entrepris par le Conseil général ont abouti à une véritable métamorphose mettant hors d'eau et d'air cette abbaye témoignage de la richesse de notre patrimoine.
Avant de quitter l'abbaye et sous la conduite de Monsieur SOULIE, nous pûmes admirer les faïences et les porcelaines représentant l'industrie et l'art de la table dans le Sud-ouest au XIX° siècle. |
Après cette matinée culturelle bien remplie, nous nous sommes dirigés en convoi vers l'auberge Saint Antoine de Cordes Tolosanne où nous attendait l'hôtelier un peu perplexe. En effet, ses possibilités d'accueil maximales étaient de 80 convives ! Mais chaque participant trouva une place ; le personnel en salle avait dû être renforcé car le repas se déroula à la satisfaction de tous, aussi bien sur le plan qualité des plats que celui du service.
Le Président de la SEMLH a clôturé cette journée en se félicitant du taux de participation et en donnant rendez-vous pour la sortie d'automne 2006 qui sera organisée par l'ANOCR