8. La campagne de GUYENNE et la mort de LA HIRE.

 

               Pendant ce temps, à TARTAS, capitale de la vicomté natale de LA HIRE, se joue le sort de la GASCOGNE française. Là, après six mois de siège la ville, attaquée par les FRANÇAIS, défendue par le captal de BUCH (GASTON de GRAILLY) et le SÉNÉCHAL de BORDEAUX, entre en reddition par composition. Elle est le symbole de la primauté royale sur les terres de FRANCE et pour LA HIRE, l’heure de la reconquête du fief natal. CHARLES VII prend l’engagement dès le 12 décembre à SAUMUR, de se présenter devant la ville pour le 1er mai 1442 afin  d’offrir et tenir bataille. A défaut, TARTAS deviendrait officiellement anglaise et ALBRET irait en France où bon lui semble. Le roi convoque les milices du royaume et rassemble à LIMOGES la plus grande armée de tout son règne : 32.000 hommes, 80.000 chevaux avec chariots, vivres et artillerie.

                Lorsque CHARLES VII effectue son entrée solennelle à TOULOUSE le 8 juin 1442, LA HIRE y est déjà parvenu pour régler une affaire familiale.  Il apporte à son beau-frère ARNAUD BERNARD, vicomte de JULLIAC, mari de CATHERINE, la somme de 100 écus  pour partie  de la dot qu’il lui doit selon la coutume de DAX. Il quitte TOULOUSE le 11 juin, donne l’assaut au passage, au TUC d’AUROS, contre une bande de routiers anglais et fait sa jonction le 22 juin avec l’armée royale.

                Le 24 juin 1442 « Louis de CAUNA, noble chevalier puissant en CHALOSSE et seigneur de POYALER, accompagné d’AUGEROT de SAINT.PE, apporte au roi les clés de la ville, rend les otages et fait le serment  d’être désormais personnellement français ». AUGEROT de SAINT-PE se replie sur DAX et CHARLES VII fait son entrée à TARTAS.

                 La conquête de la GUYENNE n’est pas terminée  pour autant. Il reste à réduire le sénéchal THOMAS de RAMPSTON et, au plan stratégique, la position royale reste critique. SAINT SEVER est prise fin juin, après un siège de quelques jours, DAX capitule le 3 août. L’armée monte sur le CONDOMOIS et l’AGENAIS où XAINTRAILLES retrouve ses fiefs. LA RÉOLE capitule le 12 octobre. L’hiver précoce est si rigoureux que la Garonne gèle. Le roi dont les gens souffrent de disette et de maladie, décide la retraite. Le 23 décembre il part prendre ses quartiers à MONTAUBAN, laissant l’armée sous les ordres du connétable.

Selon les chroniqueurs, LA HIRE est très éprouvé par cette campagne. Sa résistance physique est profondément entamée. Il a toutefois la satisfaction de voir l’AURIBAT retourner aux ALBRET et à la FRANCE, et les siens recouvrer le patrimoine de PRECHACQ. 

                Il tombe  malade au château comtal de MONTAUBAN que l’on appelle alors CASTEL REAL, à l’emplacement de l’actuel musée INGRES. Son état  s’aggrave rapidement et son épitaphe, aujourd’hui disparue, portait  « qu’il trépassa le onzième jour de janvier de l’an 1442 » (1)

Il est inhumé provisoirement dans l’église St JACQUES ou dans celle du vieux MOUSTIER selon d’autres sources. Ultérieurement, ses restes sont transférés à MONTMORILLON dans la VIENNE, ville dont il est seigneurs depuis 1436, dans le riche et puissant prieuré de la MAISON-DIEU tenu par les ermites de SAINT AUGUSTIN depuis le XIV °siècle.

            Son corps est placé au milieu du cœur surmonté d’un tombeau à socle dont la dalle offre au gisant un lit de parade. Ce tombeau subit plusieurs déprédations, celles des CALVINISTE en 1562 ou des réformés AUGUSTINS en 1640, puis est déménagé dans un autre coin de l’église. La révolution jette ses cendres à tous vents et l’effigie disparaît après 1798 sous quelques construction ultérieure.

                C’est la Société des ANTIQUAIRES de l’OUEST qui en 1839 érige une pierre tombale placée dans l’entrée de l’église des AUGUSTINS devenue chapelle du PETIT SÉMINAIRE.

         Gisant de La HIRE à Montmorillon