La cérémonie, très colorée et festive, est constamment
soutenue par les danses et les chants
de l’inculturation qui est la marque de l’Eglise
famille en Afrique.
Pour la clôturer,
en présence des plus hautes autorités de l’Etat et des
autres religions, monte vers le Ciel la prière de
consécration à Marie, Patronne du Burkina, qui n’est pas
sans rappeler le vœu de Louis XIII confiant à la Vierge
son royaume de France, encore solennellement proclamé
chez nous il n’y a pas si longtemps le 15 août.
Et comment ne pas
s’émerveiller d’apprendre qu’au Burkina Faso, classé
parmi les plus pauvres mais aussi parmi les plus jeunes,
avec 20 pour cent de catholiques, il s’ouvre sans cesse
de nouvelles paroisses.
Quelques jours
après le pèlerinage c’était l’ordination d’un
quatorzième évêque pour le nouveau diocèse de Gaoua.
La
capitale de la Haute - Volta accédant à l’indépendance
en 1960 atteignait à peine 50 000 habitants. Elle
dépasse de nos jours les deux millions. Le développement
suit comme il peut.
La généralisation
du téléphone portable jusque dans les brousses les plus
reculées abolit les distances. De grandes réalisations
sont en cours, favorisant essentiellement une
urbanisation débridée.
L’hôpital
Yalgado construit par la France à la fin des années 50,
où nous étions une douzaine de médecins militaires
lorsque nous l’avons ouvert en 1961 est, après des
agrandissements au gré des circonstances, devenu CHU
avec 24 professeurs et 34 maîtres de conférences
agrégés.
J’ai pu
m’entretenir avec deux de ces derniers, médecins
colonels formés non plus dans nos écoles, mais l’un à
Dakar avec stage de spécialisation au Pharo à Marseille,
l’autre à Rabat. Ils m’ont traité avec la plus grande
déférence. Cependant, il faut savoir que notre souvenir
est en train de disparaître.
Un deuxième CHU
enfin, offert par Taïwan est en cours de mise en
service. Tout y est au dernier cri. Le directeur
général, qui vient de passer six semaines à Taïpeh dans
un établissement identique pour s’initier à son
fonctionnement, a trouvé le temps de me le présenter en
détail personnellement.
J’ai aussi visité
l’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle offert par la
France, et l’hôpital Saint Camille où la congrégation
italienne des Camilliens installe un scanner.
L’université
connaît une expansion stimulée par la concurrence que
lui fait la jeune
Université Saint Thomas
d’Aquin qui vient d’ouvrir une Faculté de médecine.
On diplôme de nos jours
près de 200 médecins par an au Burkina Faso.