3/ LE  SÉJOUR IMPÉRIAL  DANS  LE  SUD-OUEST.
 

Mi-avril 1808, l’empereur vient s’installer, avec son état-major et sa garde, au château de Marracq situé au bord de la Nive à la sortie sud-est de Bayonne. Il vient observer là l’évolution de la situation en Espagne. L’impératrice et sa suite le rejoignent bientôt. C’est durant ce séjour qu’il relègue Ferdinand VII de Bourbon au château de Valençay dans l’Indre le jour de son avènement, imposant à la place son frère Joseph et déclenchant ainsi l’insurrection à Madrid.

Le 21 juillet, il se rend en visite à Toulouse, la ville devant constituer la base arrière de ses troupes durant l’intervention en Espagne. Empruntant à vive allure la route d’Auch, toujours accompagné de l’impératrice, il arrive au terme de cette étape le 24 juillet accueilli par le maire, monsieur de Bellegarde et demeure sur place jusqu’au 27 juillet.

 

Le maire de Montauban, Vialètes de Mortarieu, met à profit cette opportunité pour envoyer une députation de 4 conseillers municipaux auprès lui et lors d’une audience accordée le 27 juillet à 9 heures, s’entend confirmer la visite de l’empereur à l’issue de celle de Toulouse. Cette annonce provoque une explosion de ferveur à Montauban où des dispositions fastueuses sont immédiatement prises  pour accueillir « l’illustre visiteur ». Montauban pavoise tout au long de l’itinéraire que va emprunter le cortège impérial. Deux arcs de triomphe gigantesques  sont dressés : l’un, érigé avec le concours de Ingres père à l’entrée du faubourg toulousain portant l’inscription : « Au Grand Napoléon législateur de l’Espagne, à son retour de Bayonne passant par Montauban »; l’autre, sur la porte du pont enjambant le Tarn, décoré d’un grand aigle impérial, ailes déployées, encadré de deux plaques de marbre noir sur les quelles ont été inscrits : « À Napoléon 1er».

      4/ L’ARRIVÉE  DE  L’EMPEREUR.

L’enthousiasme est à son comble lorsque l’arrivée de l’Empereur est confirmée. Des guirlandes de laurier, des chênes, des oliviers et des fleurs sont installés partout. L’hôtel de l’ancienne Intendance (la préfecture actuelle), est richement meublé pour être offert comme palais au couple impérial et les hôtels particuliers de la Cour des Aides sont préparés pour les accompagnateurs. Les grands dignitaires tels le ministre des affaires étrangères Champagny, l’archevêque de Malines, l’aumônier de l’empereur, le ministre secrétaire d’état Maret, le grand maréchal du palais Duroc arrivent en précurseurs dans l’après-midi du 28 juillet. L’empereur et l’impératrice parviennent à Bressols le 29 juillet  vers 2 heures du matin où ils sont pris en charge  par la garde d’honneur à cheval et la gendarmerie du Lot.

          Le duc Louis de la Force, vieil émigré repenti à qui est confié le commandement de ce détachement de parade, chevauche à coté de la berline impériale. Derrière les souverains, suivent les équipages du maréchal Berthier, prince de Neuchâtel, major-général de la Grande Armée, du préfet du Lot, du sous-préfet du district, du maire de Montauban, etc. Le cortège passe devant une batterie de canons déployée sur la plate-forme du Moustier pour saluer les souverains puis se disloque après la harangue du préfet du Lot. L’empereur fait savoir que l’audience des personnalités s‘effectuera à partir de 9 heures.
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