LE  BICENTENAIRE  DE  LA  CRÉATION

DU DÉPARTEMENT DE  TARN ET GARONNE

1808 – 2008

 

              1/ MONTAUBAN JUSQU’À LA RÉVOLUTION.

Au lendemain de la prise de La Rochelle, Montauban, qui a résisté vaillamment aux troupes de     Louis XIII, ouvre ses portes au Cardinal de Richelieu. Ce dernier va faire de l’ancienne ville rebelle le siège d’une « généralité », circonscription administrative majeure sous l’Ancien régime, qui sera, pendant près de deux siècles, une des plus grandes de France.

         Louis XIV amplifie cette fonction de capitale régionale par le transfert de Cahors du Tribunal de la Cour des Aides, le développement du commerce et de l’activité industrielle notamment dans le domaine textile. Si bien qu’en 1789, Montauban troisième ville du sud-ouest, compte environ 28000 habitants soit plus de la moitié de la population de Toulouse.

        Le 15 janvier 1790, l’Assemblée constituante décrète la réorganisation du territoire en 83 départements, mais l’ancienne capitale de la Haute-Guyenne, est reléguée au rang de chef-lieu de district du Lot (sous-préfecture) en dépit des titres de son passé, de sa population et de son développement. Les Montalbanais, profondément déçus par cette décision, vont effectuer plusieurs requêtes aussi bien auprès des autorités civiles que religieuses, afin d’obtenir 18 ans plus tard, la réhabilitation de leur ville. Ils devront attendre pour cela la visite de l’Empereur Napoléon 1er en 1808.

     2/L’INVENTEUR DU TARN ET GARONNE.

Durant cette période d’attente, Pierre, Joseph Vialètes de Mortarieu, né à Montauban le 13 juin 1768, apparaît comme le plus ardent défenseur  de cette cause. Lorsqu’en 1790 est créée la Garde nationale, il est nommé capitaine de la 1ère compagnie et délégué, pour représenter Montauban à la première grande fête de la Fédération du 14 juillet. Sa mission achevée, il se dispose à rentrer au foyer paternel, mais les évènements qui se déroulent à cette époque rendent son retour impossible. Il passe les jours sombres de la Terreur dans la capitale, chez des amis dévoués et est admis à cette occasion dans les cercles les plus distingués de Paris. Il se marie avec Agathe, Joséphine de Cohorn-Lapelun, fille du comte de Lapelun et de mademoiselle de Barras, puis rejoint Montauban après le 18 Brumaire an VIII (9 novembre 1799).

Portrait du baron joseph Vialètes de Mortarieu en 1806 par jean-Auguste-Dominique Ingres

 

 

A nouveau délégué pour représenter sa ville au sacre de Napoléon, le 2 décembre 1804, il est élu à son retour, membre du conseil municipal puis maire en 1805. L’année suivante, il conduit une délégation à Saint-Cloud pour prier l’Empereur de rendre visite à leur ville, ce que ce dernier promet de faire dès que l’occasion se présentera. La visite annoncée de l’archichancelier de l’Empire, le duc de Cambacérès, en novembre 1807, à l’insu du préfet du Lot, semble être de bon augure et constituer le prélude à celle de l’Empereur.

En janvier 1808, apprenant que Napoléon a décidé de se rendre prochainement dans le sud-ouest de la France, il prend sans attendre des dispositions pour accueillir avec la dignité convenable «  le vainqueur d’Austerlitz ». Il fait procéder à la mise sur pieds et l’entraînement d’une garde d’honneur - 54 hommes de cavalerie, 1 tambour-major, 4 tambours, 4 sapeurs, 41 grenadiers, 37 chasseurs, 21 canonniers, 37 musiciens - en partie habillée au frais de la ville avec de somptueux vêtements richement décorés.

 

 

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